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Débordements

40 vases d’artistes et de Designers

Le vase donne une forme au vide et la musique au silence” Georges Braque, in Le Jour et la Nuit

Au gré de 40 oeuvres de créateurs internationaux, Débordements explore les singularités du vase en tant qu’objet et son inscription dans le champ artistique de la fin des années 1970 à nos jours.

Trophée célébrant la victoire ou outil de transport et de conservation des aliments dans l’antiquité, le vase s’affirme progressivement comme l’objet d’art par excellence. Il est un artefact qui témoigne d’une recherche esthétique particulière. A compter du 17ème siècle, époque à laquelle on commence à le garnir de fleurs, sa fonction n’est plus qu’exclusivement décorative.

Durant la période contemporaine, artistes et designers font voler en éclat les les formes académiques héritées de l’Antiquité. Le vase constitue désormais un véritable exercice de style et un formidable terrain d’expérimentation.

Tout vase est par essence inachevé. Devant supporter d’exister nu, il est soumis à un schéma d’alternance de plein et de vide, selon qu’il est garni ou non, tandis que son contenu est amené à être renouvelé sans cesse au rythme des fleurs qui fanent. D’avantage que le vivant, c’est le spectacle de sa disparition que le vase célèbre. La fleur coupée tire sa beauté de son aptitude à conserver son apparence dans sa mort ( à “tenir”) et si l’expérience du sublime ne saurait naître du vase vide, elle s’exprime dans sa capacité à préserver pour un temps l’image fugitive de la vie. La permanence du vase se heurte irrémédiablement à l’éphémérité du végétal. En survivant à la fleur, le vase marque symboliquement la domination de la Culture sur la Nature.

du 30 novembre 2023 au 13 janvier 2024

Galerie Romain Morandi

18 rue Guénégaud 75006 Paris